Chant d’héroïque-fantaisie. Par Lucius Barde (2024).

Intro.
Dans ce monde d'Orcs et de Gobelins, 
Nulle classe n'est digne, nulle voie n'est sûre. 
N'y laissons pas jeunes Elfes et Nains : 
Orientons-les pour leur futur ! 

1.
A la rigueur apprends donc mécano 
Ou plombier, pour fixer l'arrivée d'eau 
Ou maraîcher, fais pousser des patates 
Ou éleveur de futurs steaks à 4 pattes 

A la limite, vétérinaire c'est bien
Pour choper la thune des vieilles filles à chiens
Ou alors assistant du troisième âge
Ou bien dev'*, tu codes depuis ton village

Mais par pitié, ne perds donc pas ton temps
Dans ces usines à crétins bien-pensants
Où c'que l'on prêche les arcanes diaboliques
Qui rendent haineux de soi et léthargique

2.
Y a d'l'or à faire à torcher des malades
Élever des poulets, planter des salades
T'en fous si les urbains disent que c'est con
Eux autres savent rien faire de leurs deux moignons

Et crois-moi bien qu'ils auront les jetons
Tous ces ermites qu'auront pas eu d'rejetons
Dans un futur toujours plus open bar
Les aînés paieront très cher pour t'avoir

Alors, parbleu, ne perds donc pas ton temps
Dans ces usines à golems bien-pensants
Où c'qu'on enseigne la sorcellerie fumeuse
Qui nous emmène dans cette pente savonneuse

3.
En dernier recours, fais-toi guérisseur
Tavernier, gardien, ou équarrisseur
Car pas question de laisser carapater
Ces pièces d'or qu'aucun n'ira hériter

Y aura trop d'estropiés et de doux dingues
Pour continuer à faire marcher l'bastringue
Ton XP vaudra de l'or, j'te le dis
Quand tes mentors seront tous vieux ou partis

Alors, bon sang, ne perds donc pas ton temps
Dans ces usines à gobelins bien-pensants
Où c'qu'on te jette ces sorts anxi_ogènes
Qui te dissuadent de perpétuer tes gènes

4.
Au pire si tu t'sens vraiment érudit
Fais donc un robot qui plantera des radis
Ou bien qui changera les couches de nos p'tits
Ou celles de nos vieillards tout raides dans leurs lits

Quand de nos ancêtres on héritera
De quelques bouts de terre qu'on revendra
Quelque part où c'est chouette, on construira
Le paradis, mais il faudra des bras.

Alors par pitié ne perds donc pas ton temps
Dans ces usines à ovins bien-pensants
Ça servira, de travailler la terre
Dans nos pays toujours plus grabataires

Alors par pitié ne perds donc pas ton temps
Dans ces usines à bovins bien-pensants
Ça servira, de mettre l'ennemi à terre
Dans nos pays toujours plus grabataires

Coda.
N'use pas ton jeune âge
Dans des voies d'garage
Dans un monde déchu
À cause des crochus. **

* Développeur.
** Référence aux Gobelins cités dans l'intro.