221. À nos voisins qui aiment les Orcs
Chant d’héroïque-fantaisie, par Lucius Barde (2024).
Complainte d'un habitant d'un pays d'héroïque-fantaisie imaginaire et multiculturel, qui fait face à une montée de la délinquance orque et gobeline.
1.
À nos voisins qui aiment les Orcs, les Gobelins,
J'aimerais dédier ce brûlot,
Vous les chefaillons, entendez-le-bien,
Votre monde part à vau-l'eau.
Fatiguées d'être assaillies par cette crasse,
Vos filles sont venues sur la place,
Ont manifesté devant la police,
Réclamé un peu d'justice.
Par tous les Dieux ! Guide-nous vers la lumière,
Avec toutes nos affaires, loin d'leur enfer.
Guide les Orcs les plus sages vers la repentance,
Et les autres vers la potence.
Non, non, nous n'serons
Plus jamais de la même sphère,
Voyez, ils veulent la guerre,
Non, non, votre projet on l'a vu,
On l'a vécu : essayé, pas pu.
2.
Pour une banderole, une de vos jeunes filles,
A fini en garde à vue,
À une autre ont éborgné une pupille,
Paraît qu'c'est pas une bévue
Dans cette contrée voisine, cette baronnie
Où mes idées sont honnies
Les gardes ont changé en douce d'allégeance
Et laissent faire les pires engeances
Par tous les Dieux ! Guide-nous vers les montagnes,
Là haut vers la rocaille, loin d'la racaille.
Menez les bandits derrière les barreaux
(Et) leurs chefs devant les bourreaux
Non, non, nous n'serons
Plus jamais de la même sphère
Rabaissons les barrières
Non, non, votre projet on l'a vu,
On l'a vécu, voyez ça ne marche plus.
3.
À la rigueur, laissez-leur une pâture
Entre quat' solides clôtures
Rouler des feuilles, ne pas manger d'poulet*
Ils y feront c'qu'il leur plaît
Qu'ils fassent leur despotat, leur dictature
L'Empire Gobelin du futur
Qu'ils construisent enfin leurs forteresses volantes
Qu'ils décollent si ça leur chante
(Mais) par tous les Dieux, guidez-nous, guidez-moi
Là où ils n'sont pas. Soyez sur mes pas,
Menons nos gosses et nos femmes loin d'ces dingues
Et surtout loin d'leurs seringues
Non, non, nous n'serons
Plus jamais de la même sphère
Rangez bien vos pilules
Non, non, gardez donc votre projet des Enfers
On a compris l'em-
poisonnement.
* Cette phrase fait référence à une religion imaginaire issue du récit Les Derniers des Boréens (du même auteur), dans laquelle le poulet est un animal sacré. A priori ça n'existe pas dans le monde réel et toute allusion est évitée.